dimanche 21 janvier 2018

Stop au racket : non aux 80km/h !

Lors du CISR - Comité interministériel de la sécurité routière - du 9 janvier 2018, Edouard Philippe a communiqué son programme "Sauvons plus de vies sur nos routes !", une des mesures phare (No 5) étant la réduction de la vitesse, de 90 à 80km/h, sur les routes départementales, à double-sens, sans séparateur central.

Une fois de plus, les réponses apportées par le gouvernement en matière de sécurité routière passent par la répression et cette mesure-là est une ineptie politique unilatérale qui ne servira à rien, juste une mesure répressive supplémentaire visant à accroitre les recettes des radars qui alimentent les caisses de l’état.

La justification de cette mesure de baisse de la vitesse est une hausse de la mortalité sur nos routes, hausse qui n’est pas significative si nous prenons une échelle sur dix années.

La FFMC argumente pour sa part que les causes de l’accident sont multifactorielles : le comportement, l’état déplorable des infrastructures routières, la fatigue liée au stress et à la pression sociale que subissent les conducteurs, la dépendance aux médicaments, aux drogues ou l’alcool, etc...

Arguments du gouvernement et contre-arguments, en voici quelques uns :

"En 2016, la vitesse excessive ou inadaptée est présente dans 32% des accidents". Rendre la vitesse seule responsable, c’est nier les autres causes majeures citées plus haut. Depuis 40 ans, la FFMC interpelle, convaincue qu’il faut agir sur le comportement, mettre en place un continuum éducatif et tenir les promesses d’amélioration du réseau routier.

Cette mesure répressive prise dans la précipitation, en court-circuitant le CNSR - Conseil national de la sécurité routière (où siège la FFMC) - sans consulter les parlementaires, Assemblée nationale et Sénat, - qui d’ailleurs font connaître pour certains leur agacement -, serait basée sur une expérimentation.

L’expérimentation menée dans trois départements (et sur trois tronçons de routes départementales totalisant env. 80 km !) ne serait pas concluante et conduit les pouvoirs publics à ne pas la rendre publique. « Deux ans et sur un tronçon aussi court, ce ne serait pas suffisant pour une bonne étude et en tirer des conclusions », reconnait Emmanuel BARBE, délégué interministériel.

Cette mesure ne permettra pas une baisse des émissions polluantes, donc de la pollution comme cela a été murmuré dans les médias. Les véhicules roulant à 80 km/h de par leur conception ont leur moteur qui tournent à des régimes plus élevés car l’étagement des boites à vitesse empêchera l’utilisation des 5ème ou 6ème vitesse. Les rejets et consommation seront plus importants. A Rennes, l’expérience à 70 km/h a été stoppée à cause des embouteillages et pollution accrus.

Les estimations de gain de vies, que permettrait la diminution de vitesse, reposent sur des travaux conduits par des chercheurs Goran Nilsson et Rune Elvik : ces études datent de plus de 40 ans, et ont été menées en Norvège selon des données routières et comportementales totalement différentes de nos jours. Cette étude estime qu’une variation de 1% de la vitesse entraine une baisse de 2% d’accidents corporels et 4 % d’accidents mortels.

Poussons le raisonnement, si nous extrapolons, il suffirait de réduire la vitesse de 25% pour qu’il n’y ait plus de morts sur nos routes, cela est du raisonnement par l’absurde et une insulte au raisonnement scientifique !

Lorsque l’on regarde nos voisins européens, il y a de grandes différences qui ne permettent pas de tirer de conclusions hâtives. En Angleterre : quasi le même nombre d’accidents mortels qu’en France avec pourtant une vitesse limitée à 97 km/h.

Les deux pays les plus vertueux en terme de vies épargnées sont la Suède et le Royaume Uni avec pourtant une différence de 27 km/h des vitesses autorisées. C’est bien donc l’adaptation de la vitesse aux circonstances qui est importante et de fait, son acceptation par les conducteurs.

En France, il n’y a jamais eu autant de radars, de contrôles de tous ordres et pourtant, la mortalité augmente ! quand donc les pouvoirs publics admettront-ils que la répression n’est pas une solution ?

Chacun des arguments du gouvernement peut être facilement contré, et prouve sa volonté d’instrumentaliser la sécurité routière !

Ca suffit ! la coupe est pleine et partout, la contestation s’organise.


En Haute-Savoie aussi. Un regroupement d’usagers de la route, de diverses associations, motards, automobilistes, routiers est en cours et nous bougerons sous peu, tous ensemble parce que :

[rouge]tous racketés, tous concernés ![/rouge]

des infos sur les actions bientôt communiquées, ici et sur notre page FB
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