lundi 26 mars 2018

Manif’ du 24 mars 2018 : le CUR 74 reçu en préfecture !

Ce samedi 24 mars 2018, le CUR 74 - Collectif des Usagers de la Route - dont la FFMC 74 fait partie - appelait à une nouvelle manifestation d’opposition à la mesure du gouvernement d’abaisser la vitesse sur routes départementales de 90 à 80km/h.

Près de 250 motards et une vingtaine d’automobilistes se sont déplacés en convoi, d’Amancy à Annecy centre ville, pour pique-niquer ensuite devant la préfecture.

Animation musicale, quelques émanations de fumée par fumigènes et burns, prises de parole, interviews, puis une délégation du CUR 74 s’est rendue en préfecture pour une heure d’entretien avec le préfet et sa directrice de cabinet.

Exposé des arguments qui nous font rejeter cette mesure : nous dénonçons un passage en force du gouvernement avec les annonces du CISR du 9 janvier 2018, décisions prises sans concertation, reposant sur des arguments peu probants (défaut de communication à propos des résultats du test fait sur 81 km de routes durant 2 ans mais mesure étendue sur les près de 440’000 de routes départementales, sans compter la référence à l’étude des scientifiques suédois Nilson et Elvik, datant de 40 ans). La vitesse en cause dans 32 % des accidents mortels, dont acte, mais l’alcool est ciblé à 29 %, le non port de la ceinture à 20 %, etc..puis il faut parler de vitesse inadaptée et non pas juste de vitesse, de relever que la recette des radars fait partie désormais du budget de l’Etat (pour 1 milliard en 2017…) et qu’une augmentation est déjà escomptée après réduction à 80 km/h (le surplus étant prévu d’être versé à des organismes de soins aux accidentés de la route), de mettre en avant le fait qu’un accident a des causes multifactorielles, dont principalement le comportement et les infrastructures, que ce qui nous est proposé, ce n’est pas de la sécurité routière. Pourquoi ? parce que les mesures ne visent qu’à limiter les conséquences d’un éventuel accident, alors qu’une véritable sécurité routière doit éviter les accidents. Mise en évidence de l’importance de la formation, et d’un continuum éducatif (des collèges aux entreprises), mise en évidence de la nécessité d’améliorer les infrastructures, proposition de rendre les autoroutes gratuites (ce sont les routes les plus sûres pour les usagers), etc..etc...
Les représentants de l’Etat ont fait valoir que l’efficacité de la mesure de réduction de la vitesse sera évaluée à horizon 2020 et que selon les résultats, le gouvernement fera marche arrière, que plusieurs mesures du CISR concernent la formation, qu’il n’y a pas de tronçons accidentogènes en Haute-Savoie, reconnaissent la multicausalité des accidents, considérant que la vitesse est de toute façon un facteur aggravant, que le financement de l’assurance maladie par le biais de divers prélèvements (taxes sur l’alcool, les cigarettes, + les infractions dans le domaine de la SR) est un processus établi de longue date. Concernant la Haute-Savoie et plus particulièrement les motards, les 14 décédés en 2017 l’ont été "hors collision", nous invite à proposer des actions de formation notamment, relève les axes du DGO, et sont disposés à établir un partenariat.
En conclusion, la délégation a demandé que soit remonté le fait que cette mesure du 80km/h est MASSIVEMENT rejetée, et que le ras-le-bol concerne également tout ce qui nous est imposé depuis des décennies en matière de sécurité routière : les usagers ne veulent plus être contraints et sanctionnés, ils demandent des mesures de bon sens, des mesures qui seront comprises et ensuite appliquées et respectées. Il a été annoncé enfin que partout en France, les manifestations vont se poursuivre. Le préfet pour sa part a relevé que le décret n’a pas encore été signé….

Article du Dauphiné Libéré 25.03.2018

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